Déambulation au marché…
Lieu de rencontres diverses, d’échanges ou moment inaugurant une fin de semaine agréable, les marchés continuent à faire partie de notre quotidien. Par nécessité de ravitaillement ou quête de gourmandises, les habitués trouveront un certain plaisir à se frayer un chemin entre les étals. Les artistes n’ont pas manqué de capter cette intense source d’inspiration. Cela s’est traduit sous différentes formes. En se plaçant du côté du vendeur et de l’acheteur, aucun aspect de ces lieux de sociabilité n’a été écarté. Certains choisiront de nous présenter l’agricultrice présentant sa marchandise dans des caisses ou des paniers, d’autres, la Cancalaise en quête de poisson. Les tractations autour des produits à s’échanger ont aussi été des sujets transposés dans la faïence. Plusieurs personnages sont alors mis en scène, soit sous la forme d’un décor peint, soit en figurines.
Vendeur ? Acheteur ?
Souvent, le marché du jour s’est résumé à un seul individu mis en forme sur un socle. A l’instant d’observer ces œuvres diverses, il nous est impossible de déterminer s’il s’agit d’un vendeur ou d’un acheteur. L’artiste en quête d’inspiration ayant porté son attention sur un passant particulier. Généralement une femme, qui porte, au-delà de sa tenue quotidienne et ses sabots, ses produits à vendre dans un panier et éventuellement un accessoire de circonstance (parapluie), à l’image de la série de marchandes d’Henriette Porson. Les hommes ne sont pas en reste. Louis-Henri Nicot a, par exemple, réalisé le portrait de deux éleveurs morbihannais menant d’une main ferme leur bête au marché ou à la foire, en tenue de travail et chaussant les incontournables sabots. Là aussi, nous ne pouvons identifier précisément à qui nous avons affaire. Est-ce un éleveur menant ses animaux au marché ou un animal tout récemment acquis ? Libre à chacun de faire son propre avis.
Le résultat de cette production est surprenant. Chaque artiste réalisant ses pièces avec son propre style, un niveau de détails et de réalisme plus ou moins poussé. À chaque fois que notre regard se porte sur l’une de ces pièces, le tumulte entourant le marché auquel l’œuvre fut extraite, nous saisit et nous convie à revivre un moment fugace.